Comment travailler avec un-e interprète ?

Fiches pratiques

La plaquette de présentation de « L’interprétariat professionnel » présente les fonctions et la déontologie des interprètes médicaux et sociaux, ainsi que les modalités de recours. Elle peut être affichée dans les services. 

Pour de plus amples informations, consultez le Livret de présentation de l’interprétariat médical et social professionnel destiné aux utilisateur-ice-s.

 

Avant l’entretien :

  • Avant l’entretien, le/la professionnel-le accueille l’interprète et le présente à l’usager-ère. Il l’informe de l’objet de la consultation : ceci peut être utile à l’interprète pour une meilleure compréhension des propos à traduire.
  • S’il s’agit d’une consultation d’annonce, le médecin informe l’interprète en amont, hors de la présence de l’usager-ère. Ils/elles se donnent le temps d’échanger sur le déroulement envisagé, afin d’établir un cadre d’intervention qui permette à l’interprète de prendre connaissance du « ton » de la consultation et du pronostic, de réfléchir au vocabulaire scientifique à mobiliser, de gérer ses émotions, etc.
  • Le/la professionnel-le s’assure d’un environnement favorable à l’entretien. Dans la mesure du possible, il/elle favorise la disposition triangulaire des participant-e-s dans la pièce, en plaçant l’interprète au milieu. L’interprète doit bien voir et entendre les parties, ceci tout en respectant l’intimité des personnes.
  • Le/la professionnel-le accorde à l’interprète le temps de lui exposer, ainsi qu’à l’usager-ère, le cadre déontologique de sa fonction : cela ne prendra que quelques minutes et rassurera les parties quant à la confidentialité de l’entretien, la fidélité de la traduction et l’impartialité de l’interprète.

Durant l’entretien :

  • L’interprète intervient toujours en présence des parties concernées par l’entretien.
  • L’interprète n’accomplit pas d’autres fonctions que la traduction orale : il ne peut pas accompagner le/la patient-e dans un autre service, ni remplir un questionnaire avec le/la patient-e en salle d’attente en absence du /de la professionnel-le, etc.
  • L’interprète traduit les échanges par séquences de quelques phrases. Si le/la professionnel-le souhaite une traduction plus soutenue, ou une traduction littérale de chaque mot prononcé, il en fait la demande expresse à l’interprète.
  • L’interprète choisit la langue (registre, style, ton) et le mode d’interprétation (simultanée ou consécutive, première ou troisième personne) transmettant le plus exactement possible le contenu et le sens des messages des interlocuteur-ice-s auprès de qui il/elle intervient.
  • Dans la mesure du possible le/ la professionnel-le rythme ses propos afin que l’interprète puisse les mémoriser au mieux : il n’hésite pas à les reformuler.
  • Le/ la professionnel-le veille à garantir à l’interprète un temps nécessaire pour la restitution du discours.
  • S’il/elle en ressent le besoin, l’interprète peut demander au/ à la professionnel-le et/ou à l’usager-ère de préciser leurs propos.
  • Le/la professionnel-le laisse à l’interprète la possibilité de s’assurer – auprès de l’usager-ère – de la compréhension des messages traduits.
  • Bien que l’interprète soit le/la seule à maitriser les deux langues, il se maintient en retrait et la conduite de l’entretien appartient au/à la professionnel-le et / ou à l’usager-ère.

Après l’entretien :

  • En fin d’entretien, le/la professionnel-le précise l’heure de fin sur la Fiche d’intervention qui lui est présentée par l’interprète en fin de rendez-vous : l’heure qui est notée est un « bon pour accord », elle engage la responsabilité du/de la professionnel-le ayant travaillé avec l’interprète.
  • Les horaires sont inscrits exclusivement par le/la professionnel-le demandeur-euse. En aucun cas la signature d’un-e professionnel-le ne peut être sollicitée sans que les horaires d’intervention ne soient inscrits sur la fiche d’intervention.
  • Le/la professionnel-le est prié-e d’indiquer d’une manière lisible – sur cette même Fiche d’intervention – son nom et sa fonction. Il/elle la signe et appose le cachet de son service.

 

Pour aller plus loin…

Entre 2014 et 2016, 6 groupes interdisciplinaires composés d’interprètes et de soignant-e-s  ont travaillé ensemble avec l’objectif d’explorer leurs difficultés et contraintes réciproques afin d’améliorer leur collaboration et d’envisager celle-ci dans une plus grande confiance.

Ils/elles ont échangé sur la problématique de l’annonce de mauvaises nouvelles (4 groupes) ainsi que sur les consultations psychiatriques (2 groupes) et ils/elles ont réfléchi à des stratégies partagées, grâce à un financement de la Fondation de France.

37 interprètes et 31 acteur-ice-s hospitalier-ère-s ont questionné ensemble la fidélité de la traduction, la gestion des émotions et la distance professionnelle, les aspects relationnels et la place de l’interprète, les éclairages culturels et les limites des fonctions de l’interprète, etc.

Une brève synthèse de leurs échanges peut être consultée ici.