Le métier de l’interprète médical et social

L’interprétariat médical et social est une profession à part entière.

Les interprètes attachés au réseau des associations à but non lucratif promouvant l’interprétariat médical et social professionnel exercent leurs fonctions en conformité avec la définition du métier annexée à la Charte de l’interprétariat médical et social professionnel en France.

Déontologie

Fidélité de la traduction

L’interprète en milieu médical et social restitue les discours dans l’intégralité du sens, avec précision et fidélité, sans additions, omissions, distorsions ou embellissement du sens.

Confidentialité et secret professionnel

L’interprète en milieu médical et social a un devoir de confidentialité concernant toute information entendue ou recueillie. Il est soumis au même secret professionnel que les acteurs auprès desquels il est amené à intervenir.

Impartialité

L’interprète en milieu médical et social exerce ses fonctions avec impartialité, dans une posture de retrait par rapport aux parties. Sa traduction est loyale aux différents protagonistes.

Respect de l’autonomie des personnes

Il n’émet pas de jugement sur les idées, croyances ou choix exprimés par les personnes. Il leur reconnaît les compétences pour s’exprimer en leur propre nom et prendre des décisions en toute autonomie. Il ne se substitue pas à l’un ou à l’autre des interlocuteurs.

Fonctions et responsabilités de l’interprète

L’interprète professionnel intervient toujours en présence d’un professionnel de la santé ou du social et d’une personne non francophone.

L’interprète médical et social professionnel :

  • traduit tous les propos énoncés par chacune des parties et les informe de cette règle au préalable,
  • restitue le sens des propos au plus près des nuances exprimées grâce à l’utilisation de techniques d’interprétariat (traduction consécutive),
  • respecte dans sa traduction les différents registres de discours (culturel, social, technique, …),
  • contribue à la fluidité de l’entretien en ayant le souci du rythme des échanges.

L’interprète est un professionnel de la traduction orale et non un expert de la culture des personnes migrantes. Il exerce ses fonctions dans une attention « inter » culturelle qui lui permet de repérer d’éventuels incompréhensions et malentendus des propos traduits.

Il n’est pas habilité à exercer des fonctions de médiateur social : il n’entre pas dans une quelconque régulation ou conciliation, il garde une posture distancée.

L’interprète médical et social accomplit ses fonctions professionnelles en engageant sa responsabilité au regard :

  • de la justesse de la traduction, entendue comme « une opération sur ce qui se dit à travers les langues », de la transmission du discours, donc du sens, à travers un choix de vocabulaire et d’expressions adéquates,
  • d’une veille de compréhension, entendue comme la vérification de la bonne réception des propos traduits et non comme l’appropriation des enjeux de la situation par les personnes (blocages, difficultés de discernement, …).
  • d’une attention interculturelle favorisant le repérage d’incompréhensions et de malentendus entre les interlocuteurs. Selon le cas, il est amené à interagir pour leur explicitation :
    • il demande leur reformulation,
    • ou sort de la traduction en l’ayant annoncé, et en proposant – sous forme d’hypothèse à valider par les interlocuteurs – des informations, éclairages ou explications.

Il sait délimiter ses fonctions et responsabilités :

  • il informe les parties des règles déontologiques propres à son exercice,
  • il exerce avec neutralité et recul, quel que soit son propre parcours ; en aucun cas il ne prend la posture de conseil ou de défenseur de l’une ou de l’autre des parties,
  • dans sa qualité d’interface linguistique, il n’entre pas dans une quelconque régulation ou conciliation : il garde une posture distancée, et n’est pas habilité à assumer des fonctions de médiateur social,
  • dans ce cadre, il n’effectue pour aucune des parties des services autres que l’interprétariat,
  • il identifie ses limites linguistiques et de posture professionnelle ; il renforce sa pratique à travers la formation continue.