L’interprétariat, un outil d’accès aux droits et aux soins
Les populations immigrées sont particulièrement exposées à des difficultés de santé ; la précarité de leurs statuts administratifs, les stigmatisations vécues, leur méconnaissance des ressources disponibles, leur difficulté d’expression et de compréhension de la langue française, des craintes et représentations culturelles, … freinent leur accès aux soins, à la prévention et à la santé.
Pouvoir s’exprimer et comprendre les informations est un pre-réquis fondamental de l’accès aux droits, et – par ce biais – de l’intégration. Nombreuses études démontrent que les problèmes de communication ont comme conséquences fréquentes
- un retard dans l’écoute des personnes et dans la mise en œuvre de procédures d’accompagnement et d’aide,
- un retard dans les soins,
- une prise en charge pouvant être totalement inadéquate (du fait de malentendus qui se prolongent)
- une prise en charge de pathologies plus évoluées, aggravées,
- une survenue d’erreurs médicales plus fréquentes.
Ces constats sont également partagés par les pouvoirs publics qui œuvrent pour la définition d’objectifs et de plans d’actions. La nécessité de la médiation d’interprètes a été définie comme fondamentale par différentes instances et programmes européens et nationaux.
L’interprétariat assuré par Migrations Santé Alsace s’inscrit dans deux axes de légitimités portant d’une part sur l’objectif d’intégration des populations migrantes comme d’autre part sur des objectifs de santé publique.
L’intervention d’un interprète pour communiquer avec les usagers ne parlant pas le français est
- une démarche de respect des droits des personnes et des patients ;
- un moyen permettant aux professionnels d’exercer pleinement leur fonction de soignants ou de travailleurs sociaux.